6 juin 2009

Mésange Nocturne

Son sourd du métro sur ses rails, son étouffé, résonnant dans le tunnel, crissement suraigu de l’appareil qui freine, arrêt. Arrêt, et pas de redémarrage, comment ça, pas de redémarrage ? J’ouvre les yeux sur le terminus du métro. Quelques rares personnes s’éloignent dans les couloirs, puis les lumières s’éteignent. J’ai à peine le temps de réagir, d’émerger totalement de ce sommeil qui me prend souvent lorsque je rentre du boulot, qu’il fait noir dans les boyaux. Une lueur glauque, clignotante indique une sortie de secours, là bas, loin, trop loin pour que je songe, ne serait ce qu’une seconde sortir de ce wagon pour m’y rendre.

Mes yeux se posent sur une affiche de cinéma, une fée Clochette de taille humaine me fait face, éclairée par intermittence. Le jeu des ombres et lumières lui prête des vertus polymorphes, la faisant ressembler à un farfadet facétieux. Mon regard se perd dans les méandres des couloirs qui se présentent à ma vue. La lumière crépite encore un peu et, tel un scénario catastrophe, clignote encore une fois et ne se rallume plus. Me voici dans le noir, abandonné à moi-même. Les sons environnants envahissent mon esprit, rats arpentant les rails au repos. Clapotis de l’eau qui goutte, seconde après seconde, égrenant lentement les heures qui mettent trop de temps à s’écouler. Je remonte ma capuche, offrant un écran à mes oreilles, voulant les isoler de ces bruits qui envahissent mon esprit.

Mes yeux veulent voir, le noir opaque qui m’entoure va me faire tourner fou. Une envie folle de nicotine s’empare de mon être et je farfouille dans mes poches, à l’aveugle. Ici les cigarettes, là les allumettes. La boite émet un son résolument vide. En y tâtonnant, je devine un vestige de bois orné de rouge, collé à la boite. Le détachant précautionneusement, je songe au passage que ce court moment offrira à mes yeux l’occasion de dévorer quelque image à se garder sous la dent. Le tube de nicotine posé à mes lèvres, gardant l’espoir d’y avoir bien apposé le filtre, ma main tremblante s’empare du bois sauveteur et le frotte sur le côté de la boite prévu à cet effet.

Une fois, deux fois, l’allumette se brise. Résistant au reflexe qui allait me la faire lancer, je reprends en doigts le petit bout survivant et réitère mes efforts. Enfin, une flamme ! J’y allume fébrilement cette cigarette tant désirée et tire une longue et ô combien délicieuse, bouffée. Là, derrière la vitre me regardent deux yeux rouges, proches l’un de l’autre. La tache de lumière qui envahit ma vision depuis l’allumette s’est allumée fausse mon discernement. Dans un hurlement je jette le clope tandis que les yeux cessent de me fixer. Mon pouls s’accélère alors que ma respiration se saccade. Où est il passé ? Mon cœur emballé s’empresse de me brouiller la vue une fois de plus, ainsi que tous mes autres sens.

Je me réveille dans une chambre d’hôpital où le blanc omniprésent m’éblouit. Une infirmière entre, cherchant un « Mésanger », c’est moi, je l’en informe. Elle vient m’expliquer la situation. Le chauffeur m’a retrouvé dans un wagon, quelques minutes à peine après l’arrêt. J’étais en pleine syncope. Les explications se perdent au milieu de mes pensées. Je sais bien que je les ai vus, ces yeux, ou un reflet de ma cigarette dans le double vitrage. Quelle honte !

Le brouille méninges de Yunette

Voilà, 3 petits jeux d'écriture...
Un logogriphe, utiliser les lettres du mots PRINTEMPS et uniquement celles ci.
Une revenante, avoir dans chaque mot la lettre E et aucune apostrophe.
Et un texte libre.

«.·´*`·.(¸.·´(¸.·* *·.¸)`·.¸).·´*`·.»

Le logo truc.... (et raté, il y a un c qui se balade, dommage)

Mère, mets tes sens en mire. Père ne te ment nenni ! Père te mire, se met en tierce, se nie. Épris, père, mère, épris, repris, tries ! Mère, ne nies nenni ! Ne trier, ni nier, rien. Prier ? Pire ! Ne rien tenter. Trimer.
Printemps tenté. Ire tirée. Méritée et permise !

En temps pris et pire, épris… Te méprise, temps péri. Printemps miré, seins tirés... Présent ? Sens tirés, niés, triés. Mère ne nie ni ne trie, mère est éprise. Père ne pense ni. Père sent, ressent. Sens tissés. Printemps présent, éternité.

«.·´*`·.(¸.·´(¸.·* *·.¸)`·.¸).·´*`·.»

Renouveau

Dès que je perçus cette absence, je me rendis compte que ces petits riens que cette odeur, cette envoutante sempiternelle musique de cette démarche que seuls ses pieds savaient faire, cette silhouette, ce regard fier, le sien, étaient ; toutes ces choses ne me rendaient que davantage épris de cette unique manière que je me devais de paraitre : follement.
Malheureusement, elle ne semblait nullement être éprise de cette manière, et pendant une belle matinée de cet été orageux, elle est partie ! Commença dès ce moment, une descente des enfers que seule cette mienne âme perdue, eut été capable de commencer.
Des élixirs de vaine amnésie que furent les liqueurs issues de vignes nobles, ne me restent que cadavres épars. Amnésie? Rien ! Elle obsédait mes pensées de cette absence, me tourmentait de toutes ses choses désormais invisibles que je contemplais malgré cette envie de oublier depuis notre rencontre jusque ces petits riens que je désirais tellement.
Adieu vaches, truies, bouteilles ! Cette matinée me découvre nouveau né. Je me recycle, je jette les cadavres et me lance en industrie ! Industrie de cœur. Je ne méconnais guère grande partie des cœurs amoureux maintenant et je peux me targuer de me faire expert en douleurs intimes de toutes sortes.
Docteur es cœur, présent !

«.·´*`·.(¸.·´(¸.·* *·.¸)`·.¸).·´*`·.»

Vroum

Pousse-toi, je ne vois rien ! Non mais, tu ne vois pas que tu gènes ? Oui ! C’est à toi que je cause ! Et si tu n’es pas content, c’est le même tarif !
Tu gênes ! Si, je t’assure, tu gênes ! Allez, bouge, écarte-toi ! C’est moi qui passe, c’est moi, rien que moi et t’as rien à dire ! Pis, arrête de remuer de la queue comme ça, la mienne est bien plus belle, je vais gagner !
Taillée pour la vitesse, profilée pour fendre les flots, un coup à gauche un coup à droite, et hop ! Le tour est joué ! Zuig, zoup, zuig, zoup…

Je le vois ! Je la vois, l’arrivée, oui, je… je suis premier, je suis… je vais l’avoir, plus que quelques avancées, je peux le faire, je… Toi ! TOI ! Je vais t’atteindre, mon bonheur suprême, ma récompense ultime, mon rêve le plus fou ! J’ai été créé pour toi, et... ensemble, ensemble… nous allons créer bien plus.

Mais ? Que ? Quoi qu’est ce donc que cette membrane qui m’empêche de t’atteindre ? La ligne d’arrivée ? Le ruban de la victoire ? Je ne le pensais pas si résistant… Allez aidez moi vous autres ! Poussez… Poussez… Non ! Non, ne recule pas, pas déjà pas là, pas alors je suis si proche… Rhaaaaaaaa j’ai réussi, me voici mon amour, me voici… Mais… ma queue ? J’ai perdu mon symbole de virilité mais… c’est si… si… Je vais te couver, t’embrasser, sans bras d’ailleurs, mais nous ne aurons bientôt, te pénétrer plus loin encore pour mieux me fondre en toi et t’aimer, t’aimer jusqu’à l’explosion qui fera de nous deux êtres totalement semblables, en un seul qui se développera et vivra…



« Merde, la capote est percée ! »