25 octobre 2010

Être ou paraitre.



Tu étais un allié implacable ou un ennemi indispensable, un ami, un frère, une sœur. Tu as été mon confident, l’oreille attentive où j’ai glissé tous mes maux. Ma conscience, mon amie, conseillère de mes envies. Mon soleil, vitamine D, nécessaire à ma survie. Mes pensées, c’était toi. Mon souffle, c’était toi. Ma vie. Ma survie. Tu as rythmé les battements de mon cœur, m’apprenant à les calmer, m’apaisant, me calmant.

Mon pire ennemi. Celui que l’on hait plus que tout, qu’on voudrait voir disparaitre. Celui dont on ne souffre plus le portrait. Qu’on voudrait défigurer. Celui sur lequel on crache, sur lequel on se défoule. Celui contre qui on n’a jamais été aussi violent qu’avec quiconque. Je t’ai haï. Fort. Plus fort que tout. Je t’ai détruit, petit à petit. Te haïr m’a fait vivre. Oui. Éprouver de la haine, c’est éprouver un sentiment. Avoir des sentiments, c’est être vivant.

Je hais donc je suis. Tu as été mon meilleur ami, l’allié de toutes mes conneries. Toujours présent, toujours partant. Jamais non, hein. Jamais. Mais tu n’oubliais jamais de me souffler le petit détail qui gâchait mon plaisir. Consciencieusement. Me rappeler chaque erreur. Souvent, j’ai cru que tu avais fumé la moquette. Et j’ai ouvert les yeux. Pointer du doigt chacune de mes fautes, c’était ton plaisir, ta jouissance. Et tu me souriais.

Et je te souriais. Et je me confiais ! Curieuse oreille attentive. Tu savais tout de moi, tout. Je ne t’ai rien caché, jamais. Tu connaissais le moindre de mes défauts, et mes qualités, moindres. Tout. Tu savais tout. Tu m’avais collé sur le front l’étiquette « attention, fragile » On s’est foutu de moi, on me regardait de travers. Et moi, j’étais persuadée que tu me protégeais des regards de on… Mais non, tu étais derrière on, tu motivais on, tu…

Tu m’as jetée parce que je ne t’amusais plus. Je ne réagissais plus aux moqueries, elles semblaient me glisser dessus. Et on ne m’atteignait plus. Toi non plus. Plus rien ne m’atteignait. Je t’ai aimé. Je t’ai aimé plus fort que je ne m’aimais moi. Mais je vais te détruire, enfin. Entièrement. Complètement. Il ne restera rien de toi. Rien. Et un rictus étire, à peine, mes lèvres sèches. Oui, je ne souris plus, je n’en ai plus la force. Mais j’atteins mon but.

Aujourd’hui, toi qui as été si longtemps ma raison de vivre, aujourd’hui, tu vas disparaitre. Tu n'as plus d'importance, aucune. Je ne songe qu'à ta destruction... Bientôt rongée par les vers, pour ce qu’il restera à ronger. Oui, il y a quelques jours que j’ai arraché ce tuyau qui me force à me nourrir. Et je le sens, je faiblis. Tu ne m’emmerderas plus. Jamais.

Ô, toi.

Mon apparence.

10 commentaires:

Castor tillon a dit…

Je ne sais pas comment on produit un sifflement admiratif sur internet, je n'ai pas réussi à télécharger ça.

C'est étrange, c'est poétique, et y a même une jolie chute.

On regrettera seulement le cliché "fumé la moquette" qui jette une lueur rouge sur cet excellent texte.

Yunette, je vais finir par croire que tu n'es pas une vilaine. Quelqu'un qui écrit comme ça ne peut pas être entièrement mauvais.

Yunette a dit…

Voui, comme je l'ai dit à Luna, j'ai choisi la facilité pour caser le mot imposé "moquette"...

Mais ne siffle pas, déjà que je n'ai plus de chevilles (elles ont explosé) me reste plus que la tête à enfler, et j'ai envie de la garder encore...

J'ai encore un bout de bon en moi, pas toute vilaine non plus ;) (oui, un jour je ferai la suite d'Opale ! C'est de la faute à ACo si je ne peux pas le faire encore, OJo comprendra ^^)

GroBe a dit…

comment tu balances les autres au lieu de dire que t'as pas envie d'écrire la suite.....

Yunette a dit…

Va développer ton blog, toi... ^^

Lunatik a dit…

Ah ben je suis heureux de constater qu'il n'y a pas que moi que cette moquette a défrisé...

Yunette a dit…

On frise l'abus de moquette, là...

Ouh purée que c'était nul...

Vraiment nul...

ça craint...

vais me cacher...

vais pas écrire de JPH, trop nulle en ce moment...

(non ? ^^)

Castor tillon a dit…

Et le Mot Quête, tu pouvais pas ?

Yunette a dit…

Pas dit qu'ils auraient apprécié le détournement... ^^

Mais bon, c'pas grave ^^

ça vous fait pas de mal de vous faire défriser !

Castor tillon a dit…

Fallait leur dire que dans un beau texte comme ça, ça frisait l'hérésie.
Comme si on mettait du pili-pili dans la compote^^

Yunette a dit…

Me parle pas du pili pili... j'ai eu droit à la blague dernièrement...

J'ai un peu soufflé la réponse, l'était vexé... mais au bout d'une demi heure...