27 juin 2008

De l'évolution du langage



Si je pars du principe qu’un langage évolue au cours du temps, et qu’il s’appauvrit au fur et à mesure que le temps s’écoule, je vais pouvoir vous démontrer ce que sera la langue française d’ici quelques siècles seulement.

Rappelons-nous le Latin, le Grec, chaque mot y avait sa déclinaison, selon son genre, son nombre… De ces langues dites mortes, nous sommes passés au Roman, puis le « François » est apparu, devenant le « français » ; les « y » sont devenus des « i » (Roy > Roi), les « s », des accents circonflexes (ostel >hostel > hôtel… de même pour hôpital)

Le français usuel riche des ses « ph » « h » muets et autres trémas tend à encore évoluer. On commence à supprimer des trémas, des accents, des « l » doubles ; le « i » de joaillier pour en fait joailler (entre autres). Des modifications pas toutes entrées dans les mœurs, mais que des têtes pensantes conseillent fortement.

Aujourd’hui, chacun utilise l’ellipse ; des mots doubles sont accolés tel le « contretemps », on tend à supprimer tout ce qui n’est pas indispensable au risque de perdre toute trace de l’origine latine. N’oublions pas que de toutes les langues dérivées du latin, le français en est la plus éloignée.

J’ai pris ici, l’exemple du français, mais l’anglais, à sa façon, observe une évolution quasi similaire :

« I want to » devient « I wanna » ; « light » devient « lite » ; on pourrait trouver d’autres exemples dans différentes langues, mais nous nous intéresserons ici au français.

Avec les nouvelles technologies de communication, le langage se simplifie.

Si l’on prend comme exemple le début de la chanson de Colin Musset « Sire Cuens » qui n’est pas si ancienne (XIII ème siècle), on voit fortement l’évolution de la langue :

« Sire cuens, j'ai viele
Devant vous en vostre oste,
Si ne m'avez riens done
Ne mes gages aquite:
C'est vilanie!
Foi que doi sainte Marie,
Ensi ne vous sieurre mie.
M'aumosniere est mal garnie
Et ma boursse mal farsie. »

Pourrait être déclinée ainsi en langage courant du XXIème siècle :

« Sire Comte, j’ai joué de la vielle
Devant vous en votre demeure
Et vous ne m’avez rien donné
Ni mes gages acquittés
C’est très vilain !
Sur ma foi en Marie
Je ne vous servirai plus
Mon aumônière est mal garnie
Et ma bourse mal farcie. »

Et par écrit sur nos téléphones ou sur internet :

«Lu, g fé dla zic ché toi

Ta pa payé cke tu mdoi

Tsss.

Jte jure, conte + sur moi

G +1 ron »

Déplorable non ?

Le tout bien sur ponctué de « smileys » en tous genre, car les mots ne suffisent plus pour exprimer nos ressentis. Bientôt nous n’utiliserons plus que ces seuls « smileys », les mots seront superflus. En fait on peut d’ores et déjà dire que la langue chinoise est ce qui correspond le plus à notre future façon de communiquer, tout du moins par écrit. Chaque caractère étant un dessin à la base, cette écriture sera la plus approchante.

Pour ce qui est de l’oral, avec l’avènement des technologies de communication, notamment l’internet, les plus fervents communicants se retrouvent incapables de discuter avec leur entourage autrement que par onomatopées.

« Tu viens manger ?

- Hun hun…

Quoi de neuf ?

- Bwoaf. »

Bref, vous m’avez compris.

Si l’on observe le temps d’utilisation du Latin et du Roman avant l’arrivée du François, il nous reste peu de temps avant la disparition du français tel que nous le connaissons… Alors, écrivons, parlons, parlez, profitez, … dégustez ces mots tant qu’ils existent encore !

1 commentaire:

Chrysopale a dit…

Génial les différentes versions d'un même texte!