22 juin 2011

Question de point de vue

Ames sensibles s'abstenir... Question de point de vue, à lire initialement chez Luna & Cow

 

 Vision une.

Il est beau. Très. Les autres le trouvent mignon, veulent le caresser, tendent leurs mains avides vers lui. Je refuse. Je les repousse, jalousement. Il est à moi, rien qu’à moi, il n’y a qu’à moi qu’il s’agrippe ainsi, hors de question qu’il leur prodigue ces gestes qu’il me réserve ! Je ne le souffrirais pas.

Déjà qu’il leur sourit. Je fonds. Je brûle. Comment ose-t-il en regarder d’autres que moi ? Je suis toujours là pour lui, je m’occupe de ses vêtements, de sa nourriture, parfois. De son bain,  même ! Je lui prodigue des caresses, le console… Ah, ça ! Quand ça ne va pas, il sait me trouver ! Tout pour son bien être, tout.

Pourtant, ce sont ses seins à elle qu’il préfère, ce sont eux qu’il mord, qu’il malaxe, saisit à pleines mains. Ce sont eux dont sa bouche s’occupe, vorace. Ce sont eux qu’il prend entre ses lèvres, et il n’est pas le seul ! Moi je lui ai proposé les miens, mais non, môssieur fait la fine bouche. Ils restent ses préférés, alors qu’il les partage avec un autre. Et n’accorde pas un regard aux miens. L’autre non plus d’ailleurs. Messieurs font la fine bouche.

Je hais cette paire de nibards qui font le double de ceux que je porte, je la hais plus que tout, et celle qui les possède avec. Son sourire si doux, leurs regards intenses tandis qu’il lui dévore les mamelons. Elle a l’air de prendre son pied en plus ! Et sans pudeur, devant moi, devant n’importe qui, en fait. Et moi. Moi qui les observe. Je peux goûter ? Moi aussi je veux les titiller, les caresser, les porter à ma bouche et la regarder dans les yeux, cette madame j’ai tout ce qu’il faut où il faut. Je la hais, cette femme, je la hais. Mais je la veux.

Je veux… Je veux la goûter, l’embrasser, la caresser… Et l’évincer, surtout. Je la veux pour mieux la connaitre, pour mieux prendre sa place. Elle est si belle… Si belle. Des formes pleines, si pleines, si rondes… Et ils l’aiment tant. Ils n’ont d’yeux que pour elle. Mais ce sont ses seins qui le nourrissent, son cul qu’il emplit. Il est mignon le mien pourtant ! Jalouse ? Moi ? Mais oui ! Très, trop, je n’en peux plus…

Il faut que je me calme. « Cachez ce sein que je ne saurais voir, madame, rangez le, rangez les. Sous clef ! » Voilà ce que je voudrais lui hurler… Qu’il ne me vienne pas une irrépressible envie d’y poser ma bouche, de comprendre, enfin, ce qu’ils leur trouvent de plus qu’aux miens, leur taille mise à part. Son fils, je me doute, je ne dégouline pas de lait en tachant mes chemisiers, moi… Mais lui ! Lui… Comment peut-il la préférer à moi ? Je veux qu’ils me voient comme ils la voient. Et qu’ils me touchent de même, mieux encore.

Je voudrais être elle, et ne suis que son employée. Jeune fille au pair. A-t-on idée ? Je voulais voir du pays, changer d’air, quand je suis arrivée devant leur demeure, j’ai été séduite de suite. Et quand j’ai vu son époux… Conquise. Madame était encore enceinte à cette époque. Pour moi, c’était tout gagné. J’en étais sûre, avant quelques jours il devait se trouver dans mon lit. Pensez-vous ! Pas un regard pour moi, je n’étais que la personne qui devait aider pour les enfants.

D’enfant, il n’y en eut qu’un. Elle est revenue de la maternité avec un seul couffin, a remisé tout ces doubles, inutiles désormais. Là encore, j’ai eu espoir de le voir s’intéresser à moi, mais non, il ne songeait qu’à elle. Sa tristesse, son bien être. Je me suis dit alors qu’il me fallait être son amie, qu’ainsi seulement il me remarquerait. Et c’est qu’on s’entend bien, madame, non ?

Aujourd’hui, il a daigné m’adresser la parole ! C’est le plus beau jour de ma vie, madame ! Je vous adore d’avoir tel mari ! Il m’a demandé si ce soir, je pouvais venir le voir dans son bureau. Il veut, m’a-t-il dit, m’entretenir de quelque chose à votre sujet. Je me ferai attentive, madame. Je vous veux, je veux votre vie. Je le veux, lui.

Je le veux, et je l’aurai !

 

Vision deux.

J’ai souri, j’ai ri, même ! J’aurais pas dû. Elle était pas contente, encore. J’aime pas quand elle est pas contente, ça lui rend les yeux tristes, comme maman. Enfin, pas autant triste. Maman c’est du triste de c’est comme ça qu’on peut rien y faire, elle c’est du triste de la jalouse. Faut pas qu’elle est jalouse, je l’aime bien moi la fille à la jeune paire.

Elle est bizarre, des fois elle est sourire, elle rit, elle me fait des papouilles, mais si je ris à d’autres, elle est pas d’accord, elle me remet dans la poussette, et on rentre le bébé est fatigué. Je suis pas fatigué, moi ! Elle regarde maman bizarre aussi, pas comme elle me regarde moi, non, comme… Je sais pas. Comme si elle voulait être elle.

Elle a voulu me faire manger comme maman, quand j’étais plus petit. Mais c’était pas comme maman. Déjà, ça sentait pas le manger. En plus… Ben y avait pas du manger ! J’ai mordu et j’ai pleuré. Alors elle m’a emmené voir maman. Elle était pas contente, mais moi, si, et j’ai mangé maman. Rien de meilleur. J’aime manger maman.

Des fois, c’est papa qui mange quand j’ai fini, je les vois depuis mon lit. Papa il fait des bruits de sa bouche, il bouge et maman elle fait rien. Elle a peur. Je sais ça. Elle a pas peur de papa, non, elle a peur que son ventre il a un autre comme moi dedans. Je sais pas comment je sais ça, je sais pas du tout. Mais je sais tout.

Maman, quand elle me donne à manger, elle me regarde dedans les yeux. Mais dans ses yeux à elle, en plus de tout l’amour de le monde, je vois des larmes. Comme que si elle était triste. Moi je sais pourquoi qu’elle est triste. C’est comme moi avec mon creux tout en dedans. J’ai l’impression que jamais il sera plein… Et j’ai mal à la tête, souvent, c’est la migraine, on dit.

C’est toi qui me manques. Là bas, on était deux. Bien serrés dans l’eau, c’était bien. Il faisait chaud et puis ça remuait. Un jour, c’était moins drôle, ça s’est mis à se serrer de partout, toi tu t’es retrouvé tout coincé, avec le tuyau autour de la gorge. J’ai vu dans tes yeux que ça ne t’amusait plus, mais je ne pouvais rien faire ! Moi, on m’entrainait vers le bas, par les pieds, et le tuyau se tendait, serrait plus parce qu’il était aussi autour de moi. Et je te regardais.

Je suis sorti le premier. Et on m’a mis dans une boite. Et puis j’ai entendu crier, pleurer, crier… Des bruits qui m’ont fait peur, j’ai pleuré. On m’a emmené, la jeune fille, elle m’a pris plus loin, papa et maman étaient occupés, ils pleuraient. Maman elle te serrait contre elle, elle avait demandé, elle te serrait en disant que non non non c’était pas possible. Et moi je voulais ses bras.

Après, je t’ai jamais revu. Jamais. Je me rappelle tes yeux qui me regardaient tandis que je sortais de maman. Et je pleure. Et maman me prend dans ses bras. Et papa grogne. Et moi, je me tais, comme ça il grogne pas contre ce bébé qui sait pas se taire. Et pas contre maman non plus. Maman, faut pas avoir peur, t’auras pas un autre bébé, et si t’en as un, il sortira vivant.

Mais maman… Si t’en as un autre, hein, tu m’aimeras encore, hein ? Je voulais pas le tuer en sortant, moi, je voulais pas. J’ai pas fait d’exprès. Moi aussi je l’aimais, je l’aime encore. Souvent, j’ai l’impression que je l’ai encore dans le dedans de moi et ça me fait mal à la tête. C’est la migraine, ça, maman.

La mi-graine.


Vision trois.

Je ne peux m’empêcher de songer à l’autre paire lorsque je regarde la tienne. L’autre paire, celle qui n’est plus. Les billes semblables aux tiennes qui devraient, débordantes d’amour, me fixer comme tu le fais. Ses yeux, à lui. Lui qui aurait dû être, aussi. Et je songe, parfois, je m’en veux de songer cela ! Je songe que c’est à cause de toi ! C’est bien ce qu’ont expliqué les médecins, c’est à cause de ça qu’il n’est plus. Qu’il n’a pas été.

Et je t’en veux. Et je me hais de songer ça. Je me hais. Et je t’aime. Tu n’as rien demandé à personne, on t’accuse, je te le reproche. Je ne devrais pas. Non, je ne devrais pas. Et sans doute mon silence est-il pire que d’ignobles paroles que je pourrais prononcer. Je vois bien que tu lis dans mon regard. Tu y lis toutes ces horreurs que je pourrais conter. Puisses-tu me pardonner, mon fils, d’avoir osé pu penser telles choses.

Puisses-tu aussi ne jamais être tel ton père. Oh, je l’aime ! Ça, oui ! Ou du moins, je l’ai aimé… Longtemps, très longtemps ! Mais depuis quelques temps, quelques mois, certaines choses me gênent. Les employées qui ont démissionné les unes après les autres. Sans même dire au revoir. Oh, j’ai bien vu ses regards envers elles, oui. Je ne suis pas dupe. Et je le soupçonne de les avoir congédiées après les avoir séduites.

Je le connais bien. C’est mon époux, tout de même ! Et puis elle est arrivée, fraiche, réservée, pimpante et si fluette. Venue m’assister pour élever mes jumeaux. Penses-tu, mon unique fils, elle a bien du temps libre pour rêver ! Et elle rêve, ça oui ! Elle rêve de mon mari. Et d’avoir ma place. Mais qu’elle rêve, la petite, qu’elle rêve. Veut-elle mes cornes aussi ? Elles sont longues… Qu’elle ne s’inquiète pas, elle sera licenciée bientôt, très bientôt.

Tu vois mon fils, elle est gentille avec moi, avec toi. Elle a même tenté de t’allaiter, cette gourde. Et elle veut ma place. Et elle ne l’aura pas. Il la prendra, un soir, et le lendemain, elle sera à la porte. Comme les autres. Oui mon fils. Oui. Ainsi est ton père. Comment ? Tu penses qu’il n’en  veut pas ? La jeunesse t’aveugle, chair de ma chair, il la dévore du regard, elle l’obsède, il ne pense qu’à cela. Et elle croit qu’il l’ignore. Il est doué, j’avoue.

Et alors, elle redouble de séduction discrète, persuadée qu’il ne la voit pas. Et lui, lui. Lui vient sur moi, l’imagine, et se vide. Il te pique ta pitance. Au début cela pimentait, j’ai cru que c’était pour moi, ces attentions, il était plus tendre, plus aimant, plus… amant. Et j’ai vite compris. Et je n’ai plus eu envie. Et puis la disparition de ton frère m’a rendue moins envieuse encore. L’amour, il est pour toi. Toi que je hais de la mort de ton double. Et que j’aime pour deux.

Ça y est, il lui a parlé. Mais non, je ne les ai pas surpris. Tu n’as pas vu comme ses yeux brillent à ta nurse ? Ses yeux, qu’elle a fort jolis, d’ailleurs, ainsi que le reste de son anatomie. Je serais homme que je ne serais pas insensible à ses charmes. Je suis femme, et je la contemple avec plaisir. Je serais presque jalouse de cette soirée qu’il va vivre. Je comprends qu’il la désire ainsi. Je la croquerais bien, moi, la petite, centimètre par centimètre, sans en louper une miette.

Quelles inepties je raconte, moi, tu ne trouves pas ? Non ? Ta mère est folle, mon chéri, folle d’avoir perdu la moitié de ta graine, oui. Folle de te reprocher cette perte alors que c’est son intérieur qui n’a pas su le protéger. Tu n’y es pour rien, mon fils. Je suis la seule coupable. Trop attendre pour faire des enfants, ce n’est pas sans risque. Dors, mon tout petit, dors. Ce soir papa ne fera pas de bruit sur maman. On est tranquilles, ce soir.

Papa est en haut

T’auras du lolo



Vision quatre.

La petite salope. Cela fait cinq mois qu’elle me tourne autour. Non, six. Six longs mois où je me retiens d’étendre la main, de l’attraper et de la prendre, là, sur le tapis, contre un mur, sur la table, violemment. Sans lui demander son avis. Six mois durant lesquels ma main a fait tout le travail… Sur moi. Au début, quand elle est arrivée, ma femme était grosse, encore, mais cela ne m’a jamais dérangé. Elle non plus, je crois. Et cette petite aguicheuse dans la maison n’a fait que pimenter nos relations.

Oui, je me vidais en ma femme de l’image de cette petite pute. Si j’ai honte ? Non ! Avant, il y a eu la femme de chambre, la bonne, la cuisinière… Alors, pourquoi pas celle-là ? Elle est mignonne, en plus, avec ses petits pieds, sa taille dont je pourrais faire le tour des deux mains, toute fluette. Dommage qu’elle ne porte pas de tenue plus sexy. C’est que j’aurais bien aimé mesurer le galbe de son cul, et la taille de ses pommes. Tout me parait petit, du qui tient dans la main… ça me changerait.


Profiter de ma femme quand ma main ne me satisfaisait plus. Je l’ai fait, souvent. Et je n’ai toujours pas honte, non. Vous la verriez la jeune fille au pair - aux paires oui ! Une paire de mignons petits nibards et de fesses rebondies - Seriez fous ! Oui, tous autant que vous êtes, seriez fous ! Alors imaginez, avoir le menu gastro sous les yeux durant six mois, alors que vous bouffez à la cantine. Ben ouais, vous salivez. Et bien moi aussi !


Le pire c’est qu’elle n’a pas l’air de se rendre compte qu’elle m’allume ainsi. Si elle savait l’effet qu’elle me fait, elle se comporterait différemment. Je la regarde quand elle ne peut pas me voir, je l’observe évoluer dans ce logis qui est le mien. Elle se rapproche de ma femme… Qu’elle ne le fasse pas trop! Elle pourrait prendre peine lorsque la petite démissionnera. Et je ne veux pas faire de peine à ma femme, pas du tout. Jamais ! Elle en a bien trop, déjà.


Il faut que je sois prudent, on va se poser des questions, sinon, autant de démissions dans cette maison. Mais… Si elles étaient consentantes aussi ! Cela m’éviterait bien des désagréments. Enfin… Ce soir, petite, ce soir, je m’occupe de toi. C’est une promesse que je te fais, et ma femme le sait, je tiens toujours mes promesses, toujours.


Il faudrait que je pense à ma femme, dites-vous. Mais j’y pense, justement ! J’ai l’impression que mes assauts journaliers la lassent plus qu’ils ne la satisfont. C’est qu’il ne faut pas oublier qu’elle a accouché il y a peu, alors elle n’a guère envie. Avant qu’ils ne sortent, les deux, l’un mort, l’autre bien vivant, elle avait envie, très. Maintenant, elle me fait l’effet d’une planche de bois qui me rabote la queue tellement elle est sèche.


Il y a un avantage, tout de même. Ma femme n’a peut être pas du qui tient dans la main, mais du qui emplit bien la bouche, et ça, j’adore. Une fois que le môme les a vidés, ils sont à moi. Et puis, des fois, il en reste, dedans. Parce qu’il était repu. A ce moment là, oui, à ce moment là, je me régale ! Et vas y que j’y enfouis ma tête, que je mange, que je dévore. Ça, elle apprécie. Mais faut que j’y aille doucement, ne faudrait pas que je les abîme, faut que je pense au bébé. Tue l’amour.


Et le bébé par ci, et le bébé par là… Et surtout, l’autre. L’autre qui n’a quitté la maternité qu’entre quelques planches et dort maintenant au fond d’un trou. Elle ne parle que de cela. Ses discours sont ponctués de « et si ». Elle a même dit un jour que peut être, si nous avions moins fait l’amour, le bébé serait en vie ! Quelles conneries peuvent sortir de la bouche d’une femme ! Pour ça que je préfère les emplir, les bouches…


Enfin, non. Ma femme n’est pas inintéressante d’habitude, mais en ce moment, toute à sa tristesse.Elle n’a plus envie ? Soit. Je ne vais pas la forcer. Je l’aime trop pour cela, alors ce soir, ce soir je vais céder à une envie.


La mienne. 




Vision cinq.

Elle est jolie. Toute jeune encore et la peau douce. Un peu de maquillage et elle serait parfaite. Pas grand-chose, un peu de fard, pour la rendre plus mûre, quelques couleurs, légères, sur les paupières, et basta. Rien de plus. Rien de moins.
Elle est jolie, vraiment. Des hanches pas encore tout à fait pleines, une poitrine qui appelle la main à s’y poser. Tout en elle appelle à la débauche. Un regard coquin, sans doute, et une bouche avec juste ce qu’il faut de pulpe pour qu’on y morde.

Ce qui a été fait d’ailleurs. Une toute petite trace, là, sur les lèvres. Sans doute faudra-t-il que l’on recherche quel rat a la moustache tâchée. Mais ça n’est pas mon travail. Moi, je suis là pour évaluer la marchandise. L’identifier.
C’est vrai, on ne peut pas se permettre de coller l’étiquette « putain » à une jeune étudiante, on ne peut pas non plus imposer à une jeune femme, l’âge d’une quinquagénaire. Mon estimation doit être parfaite. Comme son corps.

Elle est vraiment jolie. Ces marques sur ses hanches, sont celles de mains d’homme. Fermes, puissantes, qui assurent leurs prises. J’aurais fait de même à sa place, à lui. Être sûr qu’elle ne m’échappe pas. Et labourer.
Il l’a fait, labourer. J’ai trouvé des restes de lui à l’intérieur. Un peu de fluide vital, de celui qui la donne, la vie. Il l’a bourrée. Il l’a bâillonnée aussi, je le vois aux commissures de ses lèvres pleines. Déchirées. En haut et en bas, d’ailleurs.
Il a semé, dans les sillons creux, dans les vallons et s’est introduit partout. Elle a souffert. Pas tout de suite, l’analyse sanguine révèlera cela. Mais je n’ai pas besoin de ça, elle est encore moite. Il l’a fait souffrir, les larmes séchées sur ses joues en témoignent.

J’imagine qu’elle n’a pas eu le temps de comprendre. Sans doute l’a-t-elle séduit, sans doute s’est il laissé faire, sauf qu’il était prédateur. Sans doute s’est-elle fait séduire, à son insu, persuadée de mener la danse. C’était une allumeuse.

On pourrait lire ses derniers instants sur son épiderme trop blanc, blafard. Grisonnant déjà par endroits ou se tachant de rose. Je sais lire sur les corps. Mes doigts la parcourent tendrement, une dernière caresse avant l’inéluctable Y.
Elle n’en a pas besoin. Son intérieur parlerait pour elle. Vie saine, pas de cigarette ni de drogue d’aucune sorte. Pas une pute, étudiante. Vivant chez ses parents. Nulle alimentation du genre chez les indépendants.

Je l’imagine évoluant, sûre d’elle, jouant la timide, peut être, j’imagine son œil à sa place, et le petit sourire qu’elle m’adresse. Je crois que j’aurais fait comme lui. Cette fille est une invitation à la débauche. Gratuite. Mais je l’aurais gardée en vie, moi.
Je ne vais pas t’ouvrir, pas t’abimer, reste pure, petite, reste entière, que lorsque je te regarde je puisse te voir à nouveau, comme avant. Mais si, on se connait, ma main reconnait cette peau qu’elle n’a jamais pu caresser… Mauvais choix.

J’aurais su t’aimer, petite, tu n’as pas choisi le bon, tu as préféré l’homme de la maison plutôt que ton professeur. Ah, oui, le costard cravate, ça donne plus envie que l’homme qui découpe des cadavres pour le compte de la police.
Adieu, gamine, voici ton étiquette, moins on en sait, plus longtemps tu restes là, avec moi. Et ça peut être éternel, je peux faire en sorte qu’on t’oublie. Je crois que je vais aller le remercier quand même, il m’a fait le plus beau des cadeaux. Toi.

Scouiiiic ? Oui, monsieur le rat, affaire classée, et liberté pour toi. Merci de me l’avoir ramenée, elle ne m’avait jamais autant accordé d’attention que depuis que tu m’as donné son œil. Je suis désolé d’avoir gâché ton festin, mais elle, je me la garde. Quant aux autres, il y a bien longtemps que toi et les tiens, vous aviez tout fini.
 

3 commentaires:

Castor tillon a dit…

Ça, c'est sympa de nous avoir fait un collector avec l'intégrale !
Comme ça, y a pas d'attente entre le 4 et le 5.

Yunette a dit…

T'as vu ça comment j'assure trop de la balle qui tue ?

Castor tillon a dit…

Il est de fait... Je m'incline.